Qu’est-ce que le Pavillon des Indes, sinon une petite construction de bois séparée d’un plus vaste ensemble dont les fines façades ajourées ont abritées les choses et les êtres exceptionnels qui font l’histoire ? 

De 1878 à nos jours, la mission qui nous est confiée est de faire le récit de l’histoire qui l’a vu naître, de celle dont son architecture témoigne, et de celles qu’il a hébergées jusqu’à aujourd’hui. Ce sont près de 150 ans qu’il faut dérouler dans ce petit écrin de bois précieux. 

Le Pavillon des Indes fait écho à nos enjeux contemporains. Au cours de cette mission de muséographie, nos intervenants ont dû se pencher sur les questions de l’impérialisme et de l’exploration d’un monde nouveau, car notre petit monument est porteur de la vision occidentale d’un vaste ensemble de pays confondus sous le nom d’ « Orient ». Nous n’entrons pas dans un lieu anglais, ni indien, mais bien dans un bout d’univers rêvé, un fantasme aux mille contours et aux mille illusions. 

C’est donc pour refondre le parcours muséographique du Pavillon des Indes, que Virginie Vignon, responsable du service Patrimoine et Musées de la ville de Courbevoie et ses collègues Joséphine Bathellier et Marie Alégret nous ont contactés. Nos deux intervenants ont eu pour mission de réaliser l’ensemble des panneaux et des cartels ainsi que le parcours de visite. 

Au premier étage, Zaïm Richard s’est chargé de raconter les grandes lignes de l’histoire du pavillon dans ses panneaux et d’imaginer le parcours du visiteur à la découverte de son univers. Anna Villeneuve, quant à elle, déconstruit au fil de ses cartels les détails du lieu pour mettre au jour sa véritable origine.   

C’est au second étage que nos intervenants introduisent une personnalité qui a nourri l’âme du Pavillon. L’une de ses figures artistes que le grand public méconnaît, une consœur de Rosa Bonheur, dont la peinture aux accents orientalistes fait écho à l’esprit du lieu, mademoiselle George Achille Fould. 

L’enjeu est de taille car ce parcours occupera l’espace pendant les dix prochaines années. Grâce à la gentillesse et à la compréhension de Madame Vignon et de ses collègues, nous perfectionnons un domaine de compétence ambitieux qui nous tient à cœur et qui permettra aux élèves de l’école d’acquérir des compétences solides dans l’exercice de la muséographie. 

Cette mission est d’autant plus importante, qu’elle inaugure la phase active  de notre partenariat avec EPF Projets. Le travail de nos partenaires ingénieurs prendra la forme d’une maquette du pavillon en impression 3D exposée au centre du parcours. Manipulable et commentée par les cartels d’Anna, elle donnera aux visiteurs la possibilité de décortiquer l’architecture du bâtiment. 

Dans un second temps, Madame Vignon a souhaité que nous intégrions au lieu une expérience de réalité virtuelle qui plongera les visiteurs dans le hall de l’Exposition Universelle de 1878, à l’origine du Pavillon. Au cœur de la modélisation d’un temps révolu réalisée par EPF Projets, la médiation d’Anna guidera les premiers pas du visiteur à la rencontre des lieux.  

La particularité de cette mission pour ÉDLJC est qu’elle ne s’arrête pas à la simple imagination du parcours, nous menons sa conception jusqu’au bout en faisant appel aux services de différents prestataires. Une graphiste, un imprimeur et un créateur de décor donneront forme et matière au nouveau récit des lieux et l’installation, prévue au début de l’année 2026, vous donnera à tous la possibilité de découvrir le nouveau parcours permanent du Pavillon des Indes.

C’est donc au-travers d’une mission complète et ambitieuse qu’École du Louvre Junior Conseil explore les multiples possibilités du milieu culturel et se projette dans l’avenir en liant la culture à l’ingénierie grâce à un partenariat autant original que harmonieux.

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Par Joséphine Pauzié, cheffe de projet pour le mandat 2024-2025.

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